En 2008, le Programme des Nation-Unies pour l’Environnement a cherché à sensibiliser le monde sur ses 50 millions de tonnes de déchets électroniques et électriques annuels. La plupart de ces déchets sont localisés au niveau des pays émergents. Récemment, le PNUE relance cette alerte en raison de la propagation des DEEE en Inde. En cas d’absence de mesures contre cette prolifération d’ici 2020, la quantité de déchets à traiter sera multipliée par 5 pour les ordinateurs et 18 pour les téléphones mobiles.
La quantité de déchets électroniques négligée en Inde
Les entreprises sont engagées aussi bien pour leur propre développement qu’au niveau social. Cette responsabilité sociale est rattachée au développement durable et intègre pleinement la communication d’entreprise. Cet engagement gagne en importance dans l’univers de l’électronique et de l’informatique, du moins en Inde. Malheureusement, la majorité des entreprises engagées dans le pays est composée uniquement d’entreprises étrangères.
L’Inde produit près de 300 000 tonnes de déchets électroniques par an. On y recense des ordinateurs, des cellulaires et des écrans de télévision en grande partie. Ces éléments contiennent des substances chimiques, des métaux lourds et du plastique. Bref, des matières particulièrement dangereuses pour la santé et l’environnement. Étant donné que le pays peine à prendre ses dispositions concernant la prolifération des DEEE, la santé publique risque d’en souffrir bien qu’aucun chiffre n’ait été émis.
Les consommateurs indiens ont tendance à négliger leur responsabilité dans la prise en charge des DEEE. L’absence de mesures favorise l’augmentation du volume de DEEE dans le pays. Les Indiens ont besoin d’être sensibilisés pour limiter leurs DEEE et se tourner vers le système de collecte afin de réduire leur impact environnemental. Grâce à un système organisé, ils peuvent peut-être reconsidérer l’option du recyclage électronique ou de la revente de leur matériel électronique à des intermédiaires spécialisés en la matière. La plus grande quantité de DEEE a été recensée à Delhi, à raison de 50 % de déchets électroniques. Certaines métropoles indiennes, à l’instar de Mumbai, Bangalore et Chennai, y apportent leur déchet électronique.
Des réactions notables face à cette prolifération des DEEE
Les entreprises étrangères, européennes en particulier, ont fait de l’Inde leur décharge de DEEE. Elles ont même droit à divers avantages financiers pour procéder elles-mêmes au recyclage de leurs déchets. De son côté, l’Inde tire profit de ces importations de DEEE pour alimenter ses décharges. Des deux côtés, les points de vue sont contradictoires, mais possèdent un point commun : la responsabilité des producteurs longtemps prônée par les Européens.
Les DEEE proviennent de deux sources : l’amélioration de la qualité de vie des Indiens qui se traduit par l’achat de nouveaux équipements électroniques et électroménagers, et l’importation en masse de matériels de seconde main. Le terme « de seconde main » allège l’idée de DEEE, alors qu’elle manifeste clairement la même idée.
Le coworking : une solution de recyclage durable des DEEE
Étant donné l’impact écologique des déchets électroniques, des scientifiques indo-suisses ont développé une idée brillante : une entreprise éco responsable et solidaire.
Le secteur informel prend en charge 90 % des déchets informatiques en Inde. Il s’agit d’une activité rentable qui a permis de créer plusieurs emplois. En revanche, les travailleurs s’exposent à d’importants risques de dégradation de leur santé. Cette initiative est difficile à mettre en place en raison des investissements nécessaires et de la lourdeur des démarches administratives.
C’est là qu’Ecowork entre en jeu. Ce projet basé sur le programme BRIDGE a été apporté et financé par le Fonds national suisse et indo-suisse. Son objectif consiste à mettre en place un modèle d’entreprise novateur œuvrant dans le domaine du coworking. Ce projet s’adresse principalement aux travailleurs du secteur informel du recyclage informatique. Un grand expert en environnement de l’Empa, Dea Wehrli, a intégré l’équipe pour la mise en œuvre de ce programme de recyclage.
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